BOOK

Parure

La parure recouvre, cache, ajoute ou embellit. Ici, inspirée des mille et une nuit, de l’ornement et de dorures mêlées à un côté plus brut, cassant cet effet d’un retour aux sources et mixant ces matières pour n’en faire qu’un tout harmonieux. C’est là, la rencontre entre un côté plus noble et un autre plus primaire.

Bijoux Manifeste

Nous sommes adultes, la nostalgie de l’enfance s’installe, ces moments de l’enfance où tout était si simple font de nouveau surface. Des activités, jeux, hobbies que nous avions et qui par manque de temps ou à cause du jugement d’autrui ne sont plus réalisables. J’ai recueilli plusieurs témoignages avec deux questions: «Quel est le bijou qui représente votre enfance?» et «Si vous deviez refaire une seule chose que vous faisiez enfant, quelle serait-elle?». A cela, les réponses étaient très diverses: scobidou, déguisements, collier de bonbons ou d’amitié, jouer dans des jeux gonflables, à «papa et maman», faire un sport etc…
Ce que j’ai voulu créer est un bijou de corps pour marquer ce côté évolutif chez l’homme. J’ai réinventé le collier de nouilles, cliché de l’enfant qui en conçoit un pour la fête des mères. Ainsi, j’ai voulu jumeler le côté très enfantin des pâtes avec un bijou très sensuel, très féminin pour marquer cette dualité entre l’enfance et l’âge adulte. Cela a aussi un rapport avec l’insouciance de l’enfant qui n’a pas de réelle notion de pudeur et cette douceur enfantine agrémentée de perles qui vient perturber l’aspect «sexy» de ce bijou.

Anomalie

De l’intérieur vers l’extérieur :

Il existe des centaines d’irrégularités présentes dans un serveur informatique et quand celles-ci se déclarent, c’est le système entier qui ne fonctionne plus. Elles se matérialisent par le glitch symbole du bug. Les écrans sont brouillés, reflet d’un dysfonctionnement interne. Tout cela est visible rendant une approche plus simple, la machine peut être réparée pour à nouveau fonctionner.

 

Mais il existe certaines anomalies qui restent invisibles, celles du cerveau humain. Les maladies type alzheimer, schizophrénie, bipolarité,… marquent une différence entre l’aspect psychologique et physique. La différence ne se voit pas, elle est intérieure. Il faut donc se forcer à rentrer dans le cadre de la société, qui impose une certaine normalité. Mais la maladie qui est présente impacte moralement, physiquement, et désoriente. Les personnes atteintes sont vues comme des personnes dites normales. Mais intérieurement il y a un dysfonctionnement qui les empêche de s’exprimer. A la manière d’un bug, il y a un moment où tout ce qui est contenu doit ressortir pour exploser et soulager l’individu. 

Par le vêtement, l’accès à l’expression est possible avec  la création d’une différence qui ressort, qui se voit. Enfin la différence est révélée au grand jour.

 

L’anomalie nous rend unique, nous différencie. Notre bug peut devenir notre force en envahissant l’espace connu. On cherche à représenter cette anomalie comme quelque chose de caché, qui progresse petit à petit. Puis, éclate au grand jour tel un virus ou un bug informatique, le bleu comme rappel de ce motif caractéristique. Le dysfonctionnement envahit et se propage dans l’espace. 

Une ambivalence est créée entre le «naturel» qui s’étend et «l’artificiel» des matières : fil nylon et objet d’impression 3D en PLA et PP. L’anomalie se déplace peu à peu jusqu’à se répandre sur toutes sortes de surfaces inhérentes à notre vêtement qui laisse sortir l’anomalie jusqu’alors enfermée. Montrant au grand jour l’anomalie afin de la faire accepter aux yeux de tous. Ainsi les regards ne seront pas portés sur soi car on est différents ou malade mais sur le vêtement devenu anomalie. Cette révélation permet de mettre au centre l’anormal tout en écartant du centre de l’attention l’individu atteint. 

interférence – bug – hors normes – explosion – révélation – aléatoire – envahir l’espace

Anomalie

Transfomer le beau

Anomalie

Ce qui s’écarte de la norme, de la régularité, de la règle.

Anomalie

Mini Textiles

Le thème «mesure-démesure» se rapportait à mon goût à l’idée de taille, de fragilité et d’espace. J’ai choisi de m’inspirer du conte «Alice au pays des merveilles» inventé par Lewis Caroll, de part l’histoire elle-même (le fait qu’Alice raptisse puis grandisse et vice versa) mais particulièrement par une scène où elle se retrouve au centre d’un parterre de fleurs qui l’entoure et la rend vulnérable, tout en créant cette «sphère», ce monde dans lequel elle se retrouve prisonnière.
Je me suis inspirée surtout de Laurence Aguerre de part ses fleurs légères et surélevées en fils, dans des tons pastels, contrastant avec la multitude de couleurs (souvent froides) présentent dans l’univers d’Alice (bleu, violet, rose etc…)
La silhouette d’Alice en fil de fer bronze a d’ailleurs été calculée pour être presque insignifiante, se fondant dans le décor, de façon à ce que le spectateur se rapproche de l’oeuvre pour l’apercevoir. Les fils formant la sphère s’entremêlent et créés une sorte de cage enchantée, bersée par le raffinement et la délicatesse des fleurs faites de fils fins tout en apportant une certaine douceur à l’oeuvre dans sa globalité.

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